Rythme et harmonie rehaussent le groove, selon une nouvelle recherche

(Source de l’image : l’Université Concordia)

Dans sa chanson la plus célèbre, « Memphis Soul Stew », King Curtis met moins de 30 secondes pour démarrer un vrai groove. Et à partir de là, ça n’arrête plus.

Ce sentiment de plaisir a intrigué Tomas Matthews, doctorant au Département de psychologie de l’Université Concordia et membre du This link will take you to another Web site Laboratoire de recherche Penhune sur l’apprentissage moteur et la neuroplasticité. Dans son premier article à titre de doctorant, paru récemment dans la revue This link will take you to another Web site PLOS One, il étudie les facteurs qui nous incitent à groover.

« La littérature sur la psychologie définit le groove comme un désir agréable de bouger au son de la musique, précise-t-il. L’auditeur se sent bien; il a envie de bouger, de danser ou de marquer le rythme avec ses pieds. »

L’envie de bouger au son de la musique a fait l’objet d’études approfondies dans le passé, notamment par Maria Witek de l’Université de Birmingham. Cette chercheuse, qui a participé à la rédaction de l’article de M. Matthews, explore le concept de syncope, c’est-à-dire la mise en sourdine d’un temps fort du rythme. Son étude montre que les auditeurs préfèrent un degré de syncope moyen. Si la musique n’est pas assez syncopée, ils la trouvent monotone, ayant l’impression d’écouter un métronome. En revanche, si le degré de syncope est trop élevé, ils ont de la difficulté à suivre le rythme. Les préférences des auditeurs à cet égard peuvent être représentées sous la forme d’une « courbe en U inversé ».

M. Matthews étudie l’harmonie. Celle-ci est l’effet obtenu lorsque plusieurs notes sont produites simultanément, par exemple dans un accord de guitare ou de piano.

« L’harmonie est un facteur très émotionnel en musique, souligne-t-il. Elle nous fait vraiment ressentir les choses. Ainsi, si l’on combine des rythmes moyennement syncopés – ceux qui ont le plus de groove, de l’avis général – avec des harmonies modérées, on obtiendra peut-être une élévation du sommet de la courbe en U inversé. Un agencement optimal et une interaction entre rythme et harmonie accentueront cet effet par rapport à ce qu’on observe avec le rythme seul. »

L’équipe de M. Matthews a réalisé un sondage en ligne auprès de 200 personnes. Les participants étaient invités à écouter de brèves séquences musicales comportant trois degrés (faible, moyen et élevé) de complexité rythmique et harmonique. Composées par M. Matthews et les coauteurs de l’étude, elles reposaient sur des claves (ou figures rythmiques) de son et de rumba caractéristiques de la musique afro-cubaine. Les participants devaient évaluer chaque séquence en fonction de l’intensité de leur envie de bouger à son écoute et du plaisir que leur procurait cette expérience auditive.

Les chercheurs ont constaté que les auditeurs accordaient une meilleure note quand la musique combinait un degré de syncope moyen et une complexité harmonique faible ou moyenne. Puisque les harmonies de complexité faible ou moyenne étant toutes deux perçues favorablement, M. Matthews affirme qu’elles amplifiaient l’effet en U inversé du rythme.

« L’harmonie renforce selon nous le bienêtre que ressent l’auditeur et, par conséquent, l’incite à bouger davantage, explique-t-il. Le groove amalgame en quelque sorte plaisir et envie de bouger. Quant à l’harmonie, elle agit principalement sur l’aspect agréable du groove. Enfin, poursuit-il, les réponses des personnes aimant danser indiquent un taux plus élevé du désir de bouger, mais pas du plaisir éprouvé. »

Cela s’explique, selon M. Matthews, par une association plus forte entre musique groove et mouvement chez les amateurs de danse.

Cette étude a été financée par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, le programme d’échanges d’étudiants en neurosciences cognitives de l’audition d’Erasmus Mundus, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et la Fondation nationale de recherche danoise.

Cet article a été adapté et traduit avec la permission de This link will take you to another Web site l’Université Concordia.

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