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Rapport du Colloque du CRSNG sur la promotion des sciences

15 octobre 2002
Hôtel Crowne Plaza, Ottawa (Ontario)

Sommaire

Plus de 80 personnes provenant des 10 provinces se sont réunies pendant une journée afin de discuter des mesures que le CRSNG pourrait prendre pour contribuer davantage à la promotion des sciences au Canada. On compte parmi les participants des éducateurs des niveaux primaire, secondaire et postsecondaire, des journalistes scientifiques, les dirigeants de musées des sciences, les représentants de différentes organisations indépendantes du milieu des sciences et du génie, des experts-conseils en communications, des employés du CRSNG et des membres d’autres organismes gouvernementaux. Les opinions exprimées par les participants indiquent fréquemment que le CRSNG devrait jouer un rôle important dans la promotion des sciences et préconisent souvent implicitement une augmentation des dépenses pour ce type d’activités. En matinée, les animateurs soulèvent en séance plénière plusieurs dizaines de questions particulières, y compris le rôle d’établissements tels que les bibliothèques ou les centres des sciences et la nécessité d’atteindre des groupes comme les filles ou les jeunes Autochtones. En après-midi, trois séances simultanées portent sur le rôle du CRSNG en ce qui a trait respectivement aux éducateurs, aux jeunes et aux autres membres de la société en général. Un compte rendu des discussions en petits groupes est ensuite présenté dans le cadre d’une autre séance plénière qui met en évidence différentes possibilités d’action. Plusieurs thèmes reviennent souvent au cours des discussions:

  • Le CRSNG peut aider à créer une plaque tournante pour l’information sur la promotion des sciences au Canada, un site de référence pour les activités et les organisations, et réaliser des études sur l’efficacité et les pratiques exemplaires.
  • Le CRSNG peut s’avérer l’un des principaux promoteurs de l’importance des communications scientifiques pour le milieu canadien de la recherche, peut-être même en tenant compte de la promotion des sciences dans l’examen des demandes en vue de déterminer l’appui financier.
  • Le CRSNG devrait prendre part à de nouvelles initiatives de promotion des sciences en collaboration avec d’autres organismes pour lesquels la promotion des sciences présente un intérêt similaire, par exemple, les deux autres organismes subventionnaires fédéraux, ainsi que les ministères fédéraux et provinciaux.

Comme le mentionnent plusieurs participants, le ton des échanges de la journée va dans le sens de l’analyse plutôt que de la stratégie. Les suggestions énoncées ci-après sont présentées uniquement à titre indicatif et elles ne font pas état des mesures requises pour y donner suite.

Observations et suggestions

Pour les discussions de l’après-midi, les participants forment trois groupes qui se penchent chacun sur l’un des trois grands aspects des activités du CRSNG en matière de promotion des sciences. Chaque groupe formule ses recommandations d’une manière légèrement différente.

GROUPE I – rôle du CRSNG en ce qui a trait aux éducateurs

Le groupe divise ses conclusions en trois catégories, selon qu’elles portent sur les problèmes cernés, les solutions formulées ou les mesures proposées à l’intention du CRSNG.

Problèmes

  1. Les enseignants considèrent en général que l’enseignement des sciences est important, mais ils font également observer qu’ils se trouvent souvent limités par une culture de l’éducation très traditionaliste mettant l’accent sur les arts libéraux.
  2. Les enseignants ont parfois de la difficulté à présenter des modèles en matière d’activité scientifique, des individus dont la vie illustre les liens importants entre les personnes qui travaillent dans un domaine scientifique et les événements scientifiques dans le monde.
  3. La perspective de demeurer au fait de l’actualité scientifique peut sembler très intimidante pour les enseignants, qui se sentent obligés d’avoir toutes les réponses pour leurs élèves et qui ne peuvent manifestement pas y parvenir étant donné l’ampleur et la portée considérables du sujet. Ces enseignants doivent avoir accès en permanence à de l’aide et à du matériel de référence.
  4. Le rythme rapide des changements technologiques, allié à leur incidence profonde sur notre mode de vie, peut se révéler inquiétant pour tout intervenant du milieu de l’enseignement.

Solutions

  1. Les enseignants peuvent tirer parti des programmes d’enseignement des sciences et de la technologie, pour eux-mêmes et pour leurs élèves. Cette solution s’applique particulièrement dans les écoles primaires, car nombre d’élèves ont déjà arrêté leur attitude à l’égard des sciences avant même d’entrer à l’école secondaire. Dans ce contexte, il serait utile de mettre à contribution des étudiants en sciences de premier, de deuxième et de troisième cycle.
  2. Les ateliers représenteraient un bon pas dans cette direction, mais ils porteront fruit uniquement s’il s’agit d’une activité permanente. Une approche plus appropriée pourrait consister à offrir une aide en ligne, par exemple, un lien avec des éditeurs de manuels, qui pourraient tenir les enseignants au fait des dossiers scientifiques d’actualité.
  3. Il faut recruter des enseignants qui s’intéressent aux sciences, afin que les travaux effectués dans le cadre des cours puissent reposer sur une approche pratique montrant aux étudiants en quoi consistent les activités scientifiques dans les faits.

Mesures que pourrait prendre le CRSNG

  1. Accroître les fonds alloués au programme PromoScience du CRSNG et créer de nouvelles catégories qui pourraient englober des programmes d’aide expressément destinés à améliorer le calibre de l’enseignement des sciences.
  2. Appuyer les enseignants qui souhaitent adopter des approches créatives, en mettant en évidence les meilleures idées et les pratiques exemplaires.
  3. Créer un organisme national pour l’enseignement des sciences, similaire à la National Science Teachers Association aux États-Unis, et faciliter la participation des enseignants à une conférence nationale visant à examiner les défis qui attendent cette organisation.
  4. Collaborer plus étroitement avec le CRSH dans les dossiers d’intérêt commun touchant l’enseignement des sciences.

GROUPE II – rôle du CRSNG en ce qui a trait à la population en général, y compris les collectivités, les bibliothèques et les médias

Ce groupe formule cinq recommandations clés à l’intention du CRSNG:

  1. Le CRSNG devrait mieux promouvoir les modèles qu’il appuie au sein du milieu de la recherche et faire connaître les scientifiques canadiens éminents auprès de la population. Il s’agit notamment de rendre publics tous les détails des projets de recherche, en les présentant dans les médias ou à tout le moins dans le Web, pour attirer l’attention sur les véritables figures dominantes du milieu de la recherche.
  2. Le CRSNG devrait élargir son mandat de manière à appuyer la promotion des sciences et les communications scientifiques, en créant un organisme national pour ces initiatives. Il pourrait à cette fin prendre différentes mesures, par exemple, créer des chaires pour l’enseignement ou la promotion des sciences et établir dans le domaine un réseau national, qui pourrait appuyer la recherche nécessaire dans cette sphère de l’éducation. En mettant en commun les connaissances, l’expérience et les pratiques exemplaires de toutes les personnes qui travaillent dans le domaine, on pourrait communiquer cette information à tous ceux qui s’y intéressent.
  3. Le CRSNG devrait inciter le milieu de la recherche à reconnaître et à récompenser ceux qui prennent le temps de participer à la promotion des sciences et aux communications scientifiques. Les étudiants des deuxième et troisième cycles ne devraient pas avoir à se cacher de leurs collègues et supérieurs pour déployer des efforts sur ce front, de crainte d’être pénalisés pour avoir négligé des objectifs de recherche plus immédiats. Certains participants aux discussions vont jusqu’à proposer que les titulaires des subventions de recherche soient tenus de consacrer une portion déterminée de leur temps à la promotion des sciences, aux communications scientifiques ou à des tâches d’assistance à l’enseignement.
  4. Le CRSNG devrait former des partenariats dynamiques avec d’autres organismes œuvrant dans le domaine de la promotion des sciences, dont le CRSH, la FCI, les IRSC et le DRHC, ainsi qu’un éventail d’associations professionnelles de scientifiques et d’ingénieurs et différents organismes provinciaux. Le but serait de créer un réseau national de membres ayant des intérêts en commun.
  5. Le CRSNG devrait prendre différentes autres mesures, formulées de façon moins structurée, par exemple:
    • créer un service de conférenciers auquel pourraient faire appel les médias et les éducateurs;
    • améliorer la qualité des ouvrages scientifiques dans les bibliothèques;
    • promouvoir l’idée que les scientifiques peuvent parfois résoudre grâce à leur travail certains problèmes du monde (concept très attrayant pour les enfants);
    • reconnaître en qualité de scientifiques les collaborateurs scientifiques des médias de masse, ce que l’on ne fait généralement pas;
    • adopter à l’occasion une terminologie différente, car le terme « sciences » englobe parfois un trop grand nombre de notions.

GROUPE III – rôle du CRSNG en ce qui a trait aux jeunes (aux études ou non)

Le groupe communique d’abord les résultats de ses discussions. Il considère que le rôle premier du CRSNG consiste à accroître les moyens d’action des intervenants et formule six grandes recommandations s’appuyant sur des activités déjà menées par l’organisme.

  1. Description de toute la gamme des activités de promotion des sciences au Canada afin que les particuliers et les organisations visées puissent se situer.
  2. Création d’un réseau plus solide et structuré d’organisations s’adressant aux jeunes qui permettrait d’échanger des idées et de l’information. Les activités de ce réseau pourraient être surtout de nature virtuelle et se limiter à faciliter la communication entre les différents partenaires, mais il serait également possible d’organiser des conférences de grande envergure réunissant ces partenaires en personne.
  3. Reconnaissance accrue des activités scolaires se rapportant aux jeunes, ce qui refléterait rien de moins qu’un changement culturel fondamental au sein du milieu de la recherche.
  4. Octroi de subventions de recherche ou stages pour permettre aux étudiants d’acquérir une expérience de travail concrète dans des milieux de recherche fort variés.
  5. Accroissement des fonds consacrés à la recherche pour améliorer l’efficacité de différentes activités de promotion des sciences, en insistant peut-être sur « qui fait quoi » et sur l’évaluation de l’efficacité pour révéler les pratiques exemplaires.
  6. Prévoir des activités sociales qui permettraient à M. Brzustowski de faire la promotion de la culture scientifique dans toutes les régions du pays. Plus particulièrement, il pourrait s’agir d’un lunch avec le président de Radio-Canada pour créer une émission de télévision scientifique s’adressant aux enfants, avec les membres du CRSH et des IRSC pour les encourager à prendre position plus fermement en faveur de la promotion des sciences ou avec le premier ministre pour formuler un « discours sur l’état de la nation » en ce qui a trait à la situation actuelle des sciences au Canada.

En développant sa vision de la question, le groupe met au point un modèle pyramidal, selon lequel les étudiants passent de la base de la pyramide, où leurs connaissances en sciences sont très limitées, à un niveau de connaissances scientifiques plus élevé. On peut aussi les inciter à aspirer à un niveau de connaissances encore plus élevé, où les étudiants se plongeraient dans les sciences, qui deviendraient alors un mode de vie ou un choix de carrière. Ce modèle devient particulièrement utile pour évaluer les programmes du CRSNG selon la strate de la pyramide qu’ils ciblent.

Compte rendu
9:00 a.m. Mot d’ouverture
M. Brzustowski souhaite la bienvenue aux participants et leur parle de la promotion des sciences dans le contexte des plans d’action globaux du CRSNG et du gouvernement.
9:20 a.m. Survol des activités de promotion des sciences en cours au sein du CRSNG – Tim Nau, directeur des Communications
9:45 a.m. Discussions sur la promotion des sciences
Une trentaine de participants expriment leur point de vue sur la promotion des sciences et sur les mesures que l’on pourrait attendre du CRSNG dans le domaine. Les observations recueillies sont très variées, tantôt faisant valoir qu’il faut respecter les besoins et le potentiel des différents groupes visés, tantôt préconisant une forte augmentation du budget du CRSNG pour la promotion des sciences.
10:30 a.m. Pause
10:45 a.m. Présentation des prix Michael-Smith de 2002 pour la promotion des sciences
Quatre des cinq lauréats de cette année se trouvent sur place pour recevoir leur médaille et leur plaque. Mac Harb, député d’Ottawa-Centre dévoile le nom des lauréats et livre ses réflexions sur l’importance des sciences et de la technologie au Canada.
12:00 p.m. Lunch
12:45 p.m. Allocution de Mme Claude Benoit, présidente et chef de la direction de la Société du Vieux-Port de Montréal, dont fait partie le Centre des sciences de Montréal. Son allocution s’intitule « Science Promotion and Learning : A Great Voyage » (la promotion des sciences et l’apprentissage : un grand périple).
1:15 p.m. Les participants se divisent en trois groupes, afin d’explorer différentes mesures que pourrait prendre le CRSNG pour promouvoir les sciences : aider à améliorer l’enseignement dans les écoles; faire valoir les sciences auprès des jeunes dans le système d’éducation et ailleurs; travailler en plus étroite collaboration avec d’autres intervenants qui s’intéressent aux sciences, notamment les médias, les musées et d’autres organismes gouvernementaux. Chaque groupe résume les discussions dans le but d’en faire un compte rendu en séance plénière.
2:45 p.m. Pause
3:00 p.m. Les groupes présentent au cours de la séance plénière finale les observations et propositions issues de leurs échanges. Après de brèves discussions, les participants s’entendent sur les thèmes communs qui ressortent des suggestions formulées. Ces thèmes sont présentés ci-dessus.
4:00 p.m. Mot de la fin
Le colloque se termine par un mot de M. Brzustowski, qui résume les discussions et fait part de ses réflexions sur certains grands thèmes.